J’ai feuilleté, la semaine dernière, le dernier livre que vous avez publié : La naturopathie foudroyée avant d’aller présenter mon école auprès de futurs potentiels élèves (…). J’avais réfléchi à ce que je voulais dire pendant la soirée et notamment aux critiques qui pouvaient être faites sur le milieu de la naturopathie et des écoles (avec l’accord de mon directeur). Il y en a deux à mon sens que je ne me suis pas privée de citer : la dérive ésotérique et le dogmatisme alimentaire.
Au regard de vos pages, je me suis sentie fortifiée dans mon élan et tellement conquise que j ai fait de la pub pendant la soirée sans l’avoir encore acheté !! Durant ma scolarité (…) (que j’ai vraiment bien aimé globalement), j’ai été très irritée par cette ambiance naturo qui se veut puriste, végétalienne et avocate de la cause animale. Parmi les élèves, il y avait des « talibans du végétal » qui s’érigeaient en être humains purs et sauveurs du monde, se sentant dans leur élément dans la formation. Ils faisaient d’ailleurs culpabiliser ceux qui ne suivaient pas leur régime alimentaire, ces impies qui n’adhéraient pas à leur noble cause.
Il faut bien dire que les choses ne sont pas au point dans le milieu de la naturopathie. Les confusions entre quelques jours de jeûne et de diète aux légumes se confondent avec un mode de vie à adopter sur le long terme. Là réside le danger. Même moi qui suis une bonne vivante sur le plan alimentaire, je me suis vue influencée. Certains changements ont été pour le meilleur : bonne répartition des repas, mauvais mélanges évités, grignotages réduits, éviction de trop de sucres rapides au profit des fruits, réduction des laitages… Ces modifications ont permis la disparition de mon eczéma, des mycoses aux pieds, des crises d’hypoglycémie. Pour cela, ils ont donc été très bénéfiques.
Mais le temps passant, je réduisais aussi les apports de produits animaux. Là-dessus s’ajoutait la mode du « sans gluten » où il fallait aussi supprimer le blé ce qui a commencé à grandement m’agacer car j’ai toujours eu besoin de ma ration de féculents pour travailler (beaucoup). Au bout de quelques mois, sont apparues les petites tâches de déminéralisation sur les ongles, les cheveux plus cassants et moins élastiques que d’habitude, les petits spasmes musculaires et quelques extrasystoles (mes analyses demeurant excellentes)…
Nos cours insistaient sur les grands classiques de la naturopathie, le jeûne, les cures et la détox c’est-à-dire sur des thérapeutiques ponctuelles relayant ce que devaient être l’alimentation quotidienne à quelques chose d’annexe. Personnellement, je commençais à m’ennuyer de toute cette nourriture monotone, de ces portions amoindries qui ne procuraient aucun plaisir, des potages ne me calaient en rien…Dieu sait à quel point je ne suis pas de celles qui sont rassasiées et opérationnelles avec une feuille de salade et un grain de riz ! Il n’était pas non plus question de scarifier ma vie sociale, mon steak-frites hebdomadaire et de voir mon énergie décroître (…) (pour un soit-disant mieux-être).
C’est alors que je voyais aussi mon pauvre directeur venir s’inquiéter de temps à autres de certains qui avaient maigri pendant la formation. Après ces quelques signaux, je me suis dit qu’il y avait danger. Je n’ai pas tardé à acheter Diététique de l’expérience pour rétablir l’équilibre et mettre les « warning » avec tout le reste des enseignements qui parfois me hérissaient le poil…C’était il y a un an et depuis, ce livre reste une référence et la base de tous les autres.
En Septembre, ont également commencé mes cours de (…), une des premières interventions fut salutaire : celle d’une de nos profs (…) poussant un « coup de gueule » contre les naturopathes en déclarant : « C’est un CRIME d’enlever les céréales !! Surtout à un enfant en pleine croissance !!! » … Nous rapportant le cas de personnes revenant désespérément à leur médecin après avoir été mises sur le chemin du rachitisme et de l’anorexie par des naturopathes sectaires et intolérants.
Je ne sais pas si « la Naturopathie foudroyée » était sortie en septembre mais je n’ai eu le livre entre les mains que peu de temps avant de faire la présentation (…) et c’était le coup de pouce qui m’a confortée dans les critiques que je voulais adresser. Plusieurs personnes connaissaient l’ouvrage. (…) Je me sens si proche de vous dans mon approche de la naturopathie. Donc, je voulais vous dire MERCI !! Vos livres sont une référence pour l’exercice de notre métier et pour notre argumentaire !! Merci pour vos convictions, vos témoignages et merci de remettre les petits naturopathes sur le droit et bon chemin de la chaîne alimentaire et du cycle de la vie !!
A., une Naturopathe (…) et disciple de Robert Masson !!